Trente règles d'orthographe, de grammaire et de conjugaison

 

 

R1. Le découpage en syllabes : une syllabe consiste en une lettre ou plusieurs, que l'on prononce ensemble = d'un seul coup : ca-mion (2 syllabes), hé-li-cop-tè-re (5), i-u-le (3), ca-ca-o (3), etc. La césure en syllabes s'impose, évidemment, lorsqu'on est obligé de couper un mot à la fin d'une ligne.


Principe : ce sont les voyelles qui commandent ; en présence de deux consonnes, on coupe entre les deux : fer/me, car/ton, ap/ti/tu/de, li/bel/lu/le... Exceptions : (a) le début des mots (sta-tis-ti-que, psy-cho-lo-gue), (b) p + h (é-lé-phant), (c) les groupes /fl/, /fr/, /chr/, /tr/, /gr/, /cl/, /gl/, /br/, /bl/, /pl/, /pr/, /ps/, etc. >> é-gli-se (et non pas ég/li/se !), a/cro/ba/te, sclé/roph/tal/mie, mer/cu/ro/chro/me, é/lec/tro/sco/pe, es/co/grif/fe, a/do/les/cent, des/truc/tion, dé/sir, mais (!) dés/ha/bil/ler>>> (Exercices)

 

R2. Accent sur le "e" : en principe, on met un accent quand le "e" (= é ou è) se trouve en fin de syllabe : bé-bé, vé-lo, thé-â-tre..., cer-ceau, ter-mi-tiè-re, sel, mer, ther-mo-mè-tre, des-sin, ves-te, é-las-to-mè-re...

 

Exceptions :
- devant le "x", on ne met jamais d'accent >> Alexandre, Mexique, texte...
- les mots en -ée (= é suivi d'un 'e' muet): lycée, musée, matinée, araignée, épée, mausolée, fée...
- quelques mots du type abcès, accès, après, arrêt, bénêt, décès, excès, forêt, près, prêt, procès, succès,
    palmarès... (= è suivi consonne finale muette). >>> (Exercices)

 

R3. Consonnes muettes en fin de mot : pour les identifier, on cherche un mot de la même famille : il est tar... (verbe tarder) >> tard ; il fait chau... (chaudière) >> chaud ; un arrê... (verbe arrêter) >> arrêt ; brui... (bruitage) >> bruit ; porcherie/porc, portuaire/port, brassard/bras, lézardé/lézard, renardeau/renard, lourde/lourd, poterie/pot, sourde/sourd, fondation/fond, ventilateur/vent ; grise/gris, galoper/galop ; rizière/riz... >>> (Exercices)

 

R4. Le féminin des noms : (*) on rajoute un "e" au masculin pour obtenir le féminin, en doublant ou non la consonne >> gamin/gamine, chinois(e), chat(te), lion(ne), ours(e)... ; (*) eur >> euse (vendeur/euse, danseur/euse...), (*) er >> ère (berger/-ère, infirmier/-ière), (*) euf >> euve (veuf/veuve), (*) if >> ive (fugitif/-ive), teur >> trice (inspecteur/-trice) + toutes les formes irrégulières >> dieu/déesse, tigre/tigresse, lièvre/hase, loup/louve, sanglier/laie, jars/oie, cheval/jument, homme/femme, mâle/femelle, turc/turque, grec/grecque ... >>> (Exercices)

 

R5. Le masculin des noms : la même chose, mais à l'envers ! >>> (Exercices)

 

R6. Les terminaisons 'il/ille', 'oir/oire', 'ur/ure' : la règle veut que les mots masculins finissent par /-il/ >> le travail, sommeil, réveil...), /-oir/ >> un couloir, miroir, tiroir, arrosoir...; /-ur/ >> un azur, futur, fémur, mur ; et les mots féminins par /-ille/ >> une médaille, pastille, muraille, coquille, grenouille, feuille...; /-oire/ >> une passoire, nageoire, mangeoire, poire...; /-ure/ >> une armure, écriture, sciure, confiture, épluchure, armature, couture... >>> (Exercices)

 

Exceptions : /-il/-ille/ >> un portefeuille ; /-oir/-oire/ >> un pourboire, un laboratoire, un observatoire, un grimoire, un conservatoire, un territoire, un interrogatoire, un accessoire....; /-ur/-ure/ >> un murmure, le bromure, le mercure, un augure... >>> (Exercices)

 

R7. L'opposition s/ss :

a) entre deux voyelles (a, e, é, è, i, o, u), un seul "s" se prononce /z/ (usine, valise, rose, église, vase...) ; b) entre deux voyelles, le son /s/ est rendu par deux "s" >> brosse, tasse, classe, bassin, assassin, bissextile, assurance, tessiture, pressoir, dessinateur, missionnaire, etc.


- devant et derrière une consonne (b, c, d, f, g, h, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t, v, w, x, z), le son /s/ est toujours rendu par un seul "s" ! >> histoire, pension, course, Marseille, Versailles, moustique, aspirateur, destruction... >>> (Exercices)

 

R8. /n/ ou /m/ ? Devant une consonne, on met un /n/, sauf devant /m/, /p/ et /b/, où l'on met un /m/ >> pantalon, ampoule, conte, comptable, imbécile, Tombouctou, simple... Sauf bonbon, bonbonne, embonpoint, néanmoins... >>> (Exercices)

 

R9. /c/ ou /ç/ ? Facile ! Le /c/ se prononce /ss/ devant les voyelles /e, é, è, i/ >> hélice, cigare, médecin..., et se prononce /k/ devant toutes les autres >> carabine, cacao, colibri, cuivre... et, dans ce cas, il ne peut se prononcer /ss/ qu'à la condition de prendre la cédille >> /ç/ >> glaçon, français, déçu... >>> (Exercices)

 

R10. /g/, /ge/ ou /gue/ ? Le /g/ se prononce normalement comme /j/ devant les voyelles /i, e, é, è >> garage, gigot, gigantesque... ; pour obtenir le même résultat avec les voyelles /a/ et /o/, il faut intercaler un /e/ >> pigeon, rougeole, bourgeon, orangeade, plongeon, nageoire... >>> (Exercices)

 

R11. /c/ ou /qu/ ? Le son /k/ s'écrit "c" devant toutes les voyelles sauf devant /e, é, è, ê et i/ ou il s'écrit /qu/ >> coquille, coquelicot, coqueluche, casquette, acoustique, maquillage, boutique, perruque, conquête, tropique, tropical, musique, musical, cirque, cocasse, comique, circulaire... >>> (Exercices)

 

R12. Singulier/pluriel des noms :


- les déterminants (articles) font : le, la >> les ; un, une >> des (ou de) ;


- les noms : le cas le plus simple consiste à ajouter un "s" au singulier pour obtenir le pluriel >> le singe, les singes, le pied, les pieds, la ferme, les fermes..., mais ce serait trop simple ! Voyons donc les exceptions :

- noms en eau >> eaux (drapeau/eaux, rideau/eaux, chapeau/eaux...) ;

- noms en al >> aux (général/aux, canal/aux, journal/aux, hôpital/aux...) ;

- noms en ail >> aux (trav/ail/aux, cor/ail/aux, bétail/bestiaux...) ;

- noms en ou >> oux (bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou) ;

- noms en eu >> eux : feu, neveu, cheveu, vœu, dieu, aveu...


- bien entendu, comme en Français, rien n'est jamais simple, il existe des exceptions aux exceptions (!), ce qui nous donne : bal/bals, chacal/chacals, carnaval/carnavals, pneu/pneus, chandail/chandails, éventail/éventails, détail/détails, clou/clous, bambou/bambous, coucou/coucous, œil/yeux, ail/aulx !...


- il y a aussi tous les noms se terminant par un s, x, z au singulier, donc ne variant pas au pluriel : une souris/des souris ; le bras/les bras, la croix/les croix, nez, puits, époux, choix, dos, voix, gaz, bois, jus, repas, tapis, radis...

 

Exercices
39-40
41-42
43-44
45-46
47-48
49-50
51-52
53-54

 

 

R13. Adjectif. Règle de base : l'adjectif qualificatif s'accorde en genre (masculin/féminin) et en nombre (singulier/pluriel) avec le nom auquel il se rapporte >> un garçon blond, une fille blonde, des garçons blonds, des filles blondes ; un tableau mural, une carte murale, des tableaux muraux, des cartes murales ; un buisson épineux, une broussaille épineuse, des buissons épineux, des broussailles épineuses, un vin doux, une musique douce, des vins doux, des musiques douces...


- l'adjectif peut être épithète : une grande maison, le petit chien...


- il peut être attribut (à l'aide d'un verbe d'état : être, paraître, sembler, demeurer, rester, devenir...) : la serveuse semble gentille, le blé est mûr...


- avec un article indéfini : un grand arbre > de grands arbres...


- l'opposition masculin/féminin des adjectifs permet de retrouver les consonnes muettes au masculin : une assiette plate >> un terrain plat ; les jambes lourdes >> un poids lourd ; la viande grasse, le foie gras...

 

R14. Verbes auxiliaires. Ce sont deux verbes - à apprendre en toute priorité - que l'on utilise dans toutes les formes composées : (être) je suis, tu es, il, elle, on est, nous sommes, vous êtes, ils, elles sont ; (avoir) j'ai, tu as, il, elle, on a, nous avons, vous avez, ils, elles ont... je suis venu..., j'ai mangé...

 

R15. Verbes 1er groupe (cas général) : c'est le groupe le plus nombreux, mais pas le plus régulier (!), avec un infinitif sous la forme d'un radical + er (mais pas "aller", qui est du 3ème groupe !). Cas le plus simple : radical terminé par une consonne: ex. dans/er, chant/er, tap/er, mont/er... Modèle : >> je dans/e, tu dans/es, il/elle/on dans/e, nous dans/ons, vous dans/ez, ils, elles dans/ent...

 

R16. Premier groupe en - uer, - ier : radical terminé par une voyelle : type remu/er, pri/er >> je remu/e, tu remu/es, il remu/e...ils/elles remu/ent ; je pri/e, tu pri/es, il/elle pri/e..., ils/elles pri/ent. L'association de deux voyelles (dont une muette : - ie, - ue...) est parfois déroutante ; il faut pourtant s'y habituer !

 

R17. Premier groupe en - yer (aboyer, tutoyer, payer, pagayer, balayer, noyer, broyer, essuyer...) : au présent de l'indicatif, le "y" tombe partout, remplacé par le "i", sauf aux deux premières personnes du pluriel >> je broie, tu broies, il, elle, on broie, nous broyons, vous broyez, ils broient...

 

R18. Premier groupe en - eler/- eter >> èle, ète : type acheter, geler, congeler, décongeler, dégeler, peler, lever, élever, celer, harceler..., auxquels on peut ajouter des verbes du type : abréger, repérer, répéter, céder, précéder, posséder, compléter, promener, abréger, modérer, espérer, considérer, énumérer, insérer, pondérer, ... : il y a un changement de voyelle >> e/è, é/è : (geler) je gèle, tu gèles, il gèle, nous gelons, vous gelez, ils gèlent ; (acheter) j'achète, tu achètes, il achète, nous achetons, vous achetez, ils achètent ; (posséder) je possède, tu possèdes, il possède, nous possédons, vous possédez, ils possèdent ; (abréger) j'abrège, nous abrégeons... 

 

Retenez que les deux premières personnes du pluriel (nous/vous) jouissent toujours d'un statut spécial = même voyelle qu'à l'infinitif ; posséder >> je possède, nous possédons ; espérer : j'espère, nous espérons ; geler : je gèle, nous gelons..., harceler : je harcèle, nous harcelons, ils harcèlent...

 

R19. Premier groupe en -eler/-eter >> -elle, -ette : type appeler, jeter, projeter, épeler, dételer, atteler, cacheter, ficeler, morceler, étiqueter, empaqueter >> (appeler) j'appelle, tu appelles, il, elle, on appelle, nous appelons, vous appelez, ils, elles, appellent, (projeter) je projette, tu projettes, il, elle, on projette, nous projetons, vous projetez, ils, elles projettent >> à nous et vous : aucun doublement de la consonne.

 

R20. Premier groupe en -ger >> type manger, changer, partager, juger, déranger, corriger... Aucune difficulté particulière, sauf à la première personne du pluriel (nous) >> nous mangeons (et non pas nous mangons !), nous partageons, nous corrigeons, nous dérangeons, nous jugeons... (cf. R10)

 

R21. Premier groupe en -cer >> type tracer, commencer, déplacer, lancer ... Là encore, seule la première personne du pluriel pose problème : nous lançons, nous déplaçons, nous commençons, nous plaçons... (cf. R9)

 

R22. 2ème groupe (-ir) : c'est de loin le plus régulier de tous ! Infinitif en /-ir/, pluriel en 'issons', 'issez', 'issent' ; on exclut donc venir, partir, fuir (nous venons, partons, fuyons), mais aussi maudire (malgré la forme : nous maudissons), qui sont du 3ème groupe >> je fin/is, tu fin/is, il/elle/on fin/it, nous fin/issons, vous fin/issez, ils/elles fin/issent >> s, s, t, issons, issez, issent.

 

R23. 3ème groupe en -ir(e) : fuir, maudire, venir >> ressemblent au 2ème groupe mais sont du 3ème ! >> s, s, t, ons, ez, ent : je fuis, tu fuis, il/elle/on fuit, nous fuyons, vous fuyez, ils/elles fuient ; maudis, maudis, maudit, maudissons, maudissez, maudissent ; viens, viens, vient, venons, venez, viennent...

 

R24. 3ème groupe, cas général : ce qui pose problème ici, ce n'est pas le pluriel, facile (venons, venez, viennent, faisons, faites, font, devons, devez, doivent...) mais bien le singulier, en raison des consonnes muettes. De fait, la grande majorité des verbes sont de la forme -s, -s, -t (terminaisons du singulier), comme pour le 2ème groupe >> je lis, tu lis, il lit, je cours, tu cours, il court, je bois, tu bois, il boit, je dors, tu dors, il dort, je viens, tu viens, il vient, je réduis, tu réduis, il réduit...

 

R25. 3ème groupe : dire, faire, interdire... >> formes particulières à la deuxième personne du pluriel : vous dites, vous faites, vous redites, vous parfaites, vous contrefaites, vous défaites, mais vous interdisez, médisez, contredisez, prédisez...

 

R26. valoir, pouvoir, vouloir : trois verbes en -aux, -aux, -aut... ou -eux, -eux, -eut >> je vaux, je peux, je veux, tu vaux, tu peux, il vaut, il peut... Quant à pleuvoir et falloir, ils ne se conjuguent qu'à la 3ème personne du singulier : il pleut, il faut (= forme impersonnelle).

 

R27a. Quelques verbes problématiques du 3ème groupe : haïr (hais, hais, hait, haïssons, haïssez, haïssent) ; acquérir (acquiers, acquiers, acquiert, acquérons, acquérez, acquièrent) ; ouvrir, couvrir, assaillir, cueillir : comme le premier groupe (ouvre, - es, - e, - ons, - ez, - ent) ; exclure, conclure (exclus, - us, - ut, - uons, - uez, - uent) ; connaître, (- ais, - ais, - aît...) plaire, complaire, déplaire (- ais, - ais, - aît...) ; croire (crois, crois, croit, croyons, - yez, croient), mais (!) croître (crois, crois, croît, croissons, - ssez, - ssent) ; aller (vais, vas, va, allons, allez, vont) ; venir (advenir, devenir, convenir, survenir) : -viens, -viens, -vient, -venons, -venez, -viennent.

 

R27b. Verbes du troisième groupe en -pre (rompre, interrompre, corrompre) : -ps, -ps, pt (j'interromps, tu interromps, il interrompt, nous interrompons, vous... -pez, ils, elles... -pent.

 

R27c. Verbes du troisième groupe en -cre (vaincre, convaincre) : -cs, -cs, -c, -quons, -quez, -quent (je vaincs, tu vaincs, il vainc, nous vainquons...).

 

R27d. Verbes du troisième groupe en -dre ; ex. vendre, moudre, perdre, tordre, pondre, confondre, répondre, surprendre... (sauf en -indre et -soudre) >> -ds, -ds, -d, -dons, -dez, -dent (je perds, tu perds, il, elle, on perd, nous perdons, nous tordons, nous confondons, vous mordez, ils défendent...).

 

R27e. Verbes du troisième groupe en -indre ou -soudre : ex. craindre, atteindre, éteindre, résoudre, dissoudre >> comme le cas général au singulier : -s, -s, -t, solvons, solvez, solvent ou gnons, gnez, gnent ; ex. je résous, tu résous, il résout, nous résolvons, vous résolvez, ils, elles résolvent ; j'atteins, tu atteins, il, elle atteint, nous atteignons, vous atteignez, ils atteignent.

 

R28. Phrases à la forme négative : pour transformer une proposition affirmative en proposition négative, il suffit d'installer la formule "ne ... pas" de part et d'autre du verbe conjugué (dans les formes complexes, cela ne concerne pas l'infinitif ni le participe passé). Ex. : je parle le russe >> je ne parle pas le russe :


- je sais jouer du piano (jouer est un infinitif = verbe non conjugué) >> je ne sais pas jouer du piano (ne... pas n'encadre que le verbe conjugué = /sais/ !).


- j'ai mangé toutes les frites (''mangé est un participe passé ; le verbe conjugué c'est /ai/ = avoir ; inutile, à ce stade, d'entrer dans les détails, à savoir qu'en fait, le verbe conjugué c'est 'manger' au passé composé !) >> je n'ai pas mangé toutes les frites.

 

R29. Forme interrogative : le principe est fort simple >> on inverse l'ordre sujet - verbe. J'ai faim >> Ai-je faim ? Il pleut >> Pleut-il ? La pelouse est inondée >> la pelouse est-elle inondée ?


- le sujet est un pronom personnel >> on inverse l'ordre et l'on introduit un trait d'union entre verbe et sujet. Détail important ; au point de contact verbe-sujet : (*) il y a au moins une consonne > un trait d'union suffit (ai-je faim ? avez-vous bien mangé ? comprend-il ce que je dis ?) (**) il n'y a aucune consonne > deux traits d'union encadrent un "t" (a-t-il mangé ? a-t-elle fini de travailler ? existe-t-il toujours ? parle-t-elle le russe ?)


- le sujet n'est pas un pronom personnel >> même chose que précédemment, mais avec le sujet placé avant le verbe, lui-même précédant le pronom personnel correspondant : le bébé pleure (il pleure) >> le bébé pleure-t-il ? Les saucisses sont chaudes (elles sont chaudes) >> les saucisses sont-elles chaudes ? L'avion vient d'atterrir (il vient ...) >> l'avion vient-il d'atterrir ? Donc, l'ordre est : sujet > verbe > pronom personnel > ?

 

R30. Adjectif dérivé d'un nom… mais aussi nom dérivé d'un adjectif, voire verbe dérivé d'un nom… Nous abordons là ce qu'on appelle la sémantique, c'est-à-dire le sens profond des mots. Et ce domaine de la langue est le moins bien maîtrisé en général par les élèves, au point qu'il constitue, sans nul doute, la ligne de partage entre celui qui maîtrise une langue et les autres. Il est, en effet, bien plus élégant de parler d'un corps céleste que d'un corps qui se balade dans le ciel, d'une eau ferrugineuse plutôt que d'une eau qui contient du fer, etc.

 

À ce propos, on parle aussi de champs lexicaux, les mots étant liés aux autres par le biais de déclinaisons, cet exercice étant compliqué par les origines multiples des mots, notamment grecque et latine.

 

Ex. ce qui est relatif à la mer est marin ou maritime ; homme donne humain (mais aussi masculin, à partir de 'mâle') ; femme donne féminin ; et partant, on a ciel/céleste, singe/simien/simiesque, mâle/masculin, dent/dental/dentaire, os/osseux, eau/aqueux/hydrique, terre/terrestre, lune/lunaire, soleil/solaire, univers/universel, or/aurifère, métal/métallique, prince/princier, roi/royal, duc/ducal, évêque/épiscopal, église/ecclésiastique, histoire/historique, père/paternel, mère/maternel, jour/journalier/quotidien, nuit/nocturne..., plus tous les adjectifs dérivés de noms de pays : Inde/indien/indienne, Amérique/américain(e), France/français(e), Guatemala/guatémaltèque, Grèce/ grec/grecque (!), mais Turquie/turc/turque, etc.

 

Dans le même ordre d'idée, on a les déclinaisons verbe/adjectif (remplir/plein, vider/vide, affaiblir/faible, ramollir/mou, manger/mangeable/comestible, boire/buvable/ potable, etc.) ou encore verbe/nom (scinder/scission, coudre/couture, moudre/ meule/moulin, manier/main, piétiner/pied, courir/course)…

 

Les combinaisons sont si nombreuses en ce domaine qu'il n'y a qu'une façon de s'en sortir : prendre la bonne habitude de parcourir les pages d'un dictionnaire, au hasard, juste pour le plaisir de faire des découvertes. Car il n'y a pas de méthode idéale pour apprendre du vocabulaire !

 

 

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